Dans les monts
Djurdjur
ou : Essai de produire ou reproduire ce qui existe dans mon souvenir
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D nek umi qqaren tamettut
C'est moi qui porte le nom de femme
Lorsque je suis née
Se sont endeuillées les traverses de la toiture,
Celle qui m'a enfantée
N'a pas profité de sa jeunesse.
Mon Père, honteux d'avoir engendré une fille
Alla se lamenter à cause de celle qui venait de naître.
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Mère, réponds-moi
Mère, regarde-moi
Mes yeux sont fardés du khôl des tisons.
Mère, qui suis-je ?
Ma jeunesse a tant souffert
Et mon savoir reste vain.
Qui dira d'où je viens ?
Mes racines sont déterrées.
Pourtant
Je suis l'astre du berger
Je suis le soleil de l'hiver
Je suis l'essence même de la dignité
C'est du soleil que j'ai pris racine
Je suis la branche du savoir
Je suis la fille issue de l'honneur
Je suis le sceau en argent
Je suis la beauté du Djurdjura
Je suis le bâton de la chance
Je suis celle qui ne transige pas
Je suis celle pour qui le repos n'existe pas
Grâce à moi, nous sommes fiers
Je suis la beauté du Hoggar.
Alors
Vous tous qui me voyez
Vous qui me regardez comme une étrangère
Sachez que je porte le nom de femme
Et que c'est de moi que vous êtes nés.