Exil et racines

Ne pas oublier ses racines quelles qu'elles soient!

J'ai trouvé le texte ci-dessous à cet endroit, il rejoint bien ce que je disais à Chipo en début de mois.
Chacun a un vécu différent, mais la terre où l'on a été planté, les parcours des migrants, évoquent les mêmes sentiments, ici ou là.

J'aime mes nouvelles terres, mais j'aime le sol où je suis née, et les racines multiples qui font que je suis qui je suis.
Et je respecte ceux qui m'ont amenée ici pour protéger la famille contre les horreurs de la guerre et du terrorisme, du fanatisme, du racisme, de l'arbitraire.

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La poussière pour le sable, les cailloux pour les coquillages, les amandiers pour les palmiers, le thé à la menthe pour les coktails, les puits pour les robinets ... tant de choses à énumerer qui décrient parfaitement l'endroit où mes racines reposent, où chaque élement est une histoire à conter, où chaque mètre carré de terrain résulte d'efforts de la part de mes ancêtres.

Dépaysement total, mon esprit se remet en question, mon village trouve les réponses et Allah les confirment. Mon Champ de vision est vierge, un horizon parsemé de collines, de montagnes, et si le soleil se fait discret, un berger accompagné de sa troupe de moutons.
Au fond, je suis qu'une enfant pourrie gâtée comme tous ceux d'Europe, qui ne connait pas le vrai sens du mot " pauvreté ".
Mon père à immigré en France, à laisser son pays, sa famille derrière lui. Cheminant les provinces en train, avec sur lui 50 dirhams (= 5 euros ) et dans un sac plastique quelques boites de conserves que lui à donner un médecin de Casablanca. A partir de ça, il à su et il à du construire sa vie.
Emue quand j'écris ces lettres, je m'imagine son calvaire, son passé, tous ces efforts et obstacles parcourus pour pouvoir nourrir, héberger, habiller sa famille.
Qui suis-je pour gâcher ça ? Quels droits me permet d'agir ainsi ? aucun à part le défaut de l'égoïsme.

Tu comprendra peut-être pas, mais je suis trop fière de mon pays, de mon village, de toutes ces choses qui me construisent et qui font que je suis " moi " et pas une autre, cette culture, cette religion qui font que je reste " moi " et pas une autre.
N'oublie pas tes racines, ton passé et celui de tes ancêtres et rend honneur et hommage à cet ensemble.

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Un autre texte qui également parle de l'exil:  comment est vécu le retour au pays l'été par les migrants et les populations locales.

NDLR: le Kérouan ou Kairouan est le nom du navire qui nous permettait de faire la traversée *Alger-Marseille.

*A noter à ce propos:

Un train pour chez nous d'Azouz Begag et Catherine Louis
Thierry Magnier, 2001/Cote à la Médiathèque : R BEG J

Azouz Begag à travers le personnage de Kérouan nous fait voyager dans l'Algérie de l'enfance. Il quitte sa cité de Lyon pendant l'été pour aller en Algérie. Il raconte la nuit sur le pont du bateau, l'arrivée dans la baie d'Alger, le voyage en train jusqu'à la ville de Sétif et le bonheur de ses parents à leur arrivée sur leur terre natale. Les très belles illustrations, collages et montages avec de vieilles photos d'Alger retravaillées, mettent en valeur toute la richesse du texte. A partir de 9 ans.

Je crois que je vais me procurer cet ouvrage! (à partir de 9 ans, ça ira tout à fait pour moi!!!;-))

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Voir aussi : Comédie musicale: Les enfants du soleil

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et également: Alger-Alger

Comments

[jubilacion]

Merci d'être passé.

Je mettrai d'autres textes pour ceux qui voudraient comprendre pourquoi il est si difficile de vivre une identité lorsqu'on est exilé et émigré, en particulier dans ce cas là.

Bonne journée demain

[Chipolata]

Bonjour, je passe quand tu n'es pas là. Merci à toi, très beaux textes qui font bien voir tous les aspects d'une émigration et toutes leurs conséquences jusqu'à nos jours encore.
Je ne ressens pas tout cela, et ce n'est pas la même terre, le même pays, les mêmes causes.
Mais il est vrai que je dois me pencher un peu plus sérieusement sur mes origines, mes racines.
Bonne journée à toi.