Fais comme l'oiseau...(1)
Mais ...je suis seule dans l'univers
J'ai peur du ciel et de l'hiver
J'ai peur des fous et de la guerre
J'ai peur du temps qui passe, dis
Comment peut-on vivre aujourd'hui
Dans la fureur et dans le bruit
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu...
Fais comme l'oiseau
Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut!
C'était en 1985, cela vous paraitra lointain, 20 années déjà, moi je viens de retrouver cet évènement dans l'un des plis de ma mémoire en miettes! C'est tout frais, tout neuf, comme si ça venait d'être.
On était allé chez Geneviève, pour préparer une réunion sur le pardon, la réconciliation. On était parti du tableau de Rembrant, le retour du fils prodigue, la main masculine et la main féminine du père représentant le Père, lorsqu'il touchait et relevait son fils. Et toutes les significations que l'on pouvait tirer de cette scène. Fort intéressant!
Retour du fils prodigue
huile sur toile - 262 x 206
1669
musée de l'Hermitage -St Petersbourg
Mais dans mon coeur cette amertume: tout ce qu'on m'a fait subir!
Tout ce que je suis devenue!
Peu à peu la descente en enfer, diverses dépendances ou addicts comme on dit à présent, une plongée dans l'ésotérisme comme on s'enferme en cercueil, mais cette volonté, peut-être bien cachée, qui me faisait continuer à prier, à tenir quelque part la main (féminine ou masculine, peu importe!) de mon Bon Berger, et plus souvent encore celle de sa mère, la madone, devant laquelle j'allais m'agenouiller lorsque l'église était vide, celle qui m'avait toujours accompagnée aux grands moments de désespoirs et de solitude, d'échecs, de violences, de combats, la Mère, ma Mère, ma vraie Mère peut-être finalement...Celle qui pouvait entendre mon coeur brisé, sans s'indigner, celle qui accueillait mes révoltes et mes baisses de tonus, celle qui me tenait la tête dans ses mains, sur ses genoux, celle qui me conservait la tête hors d'eau, auprès de laquelle je me calmais, et de laquelle je repartais pacifiée, confiante à nouveau, celle qui avait vu son fils lacéré, et crucifié et mourir sous ses yeux, la madone aux 7 douleurs, la Dolores! la toute Pure...
Et ce soir là, j'avais l'impression d'être laissée pour compte, pas assez vautrée dans la boue pour recevoir la rédemption magistrale offerte au fils mendiant, retourné vers la maison paternelle après avoir bouffé tout son héritage avec les filles de joie et les copains profiteurs! Non, je ne faisais tout de même pas partie de la bande de ceux qui ont TOUT perdu et n'en peuvent plus, car du trou j'en étais remontée un peu, tout petit peu depuis une année, alors la distance que j'avais franchi, avec ô combien de difficultés, à la force de mes propres poignets, je la croyais déjà trop réparatrice et séparatrice du mendiant vagabond se faisant spectaculairement relever! (à suivre)
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