Bribes...
entre un peu et beaucoup
entre tout et rien
entre toujours et jamais
des moments de révoltes
pendant que d'autres dorment ou rêvent
°°°000°°°
Bribes
ou l'enfer du décor
envie non pas de pleurer simplement, avec mes petits cris de bête blessée, mais de hurler.
Et quoi, merde, j'existe, je ne suis pas qu'une ombre surgie d'un blog, fugace nymphe naufragée derrière l'écran!
fuir tous ceux qui me portent le moindre intéret ou une amitié certaine.
pour aspirer à tous ceux dont manifestement je ne peux et pourrai jamais rien espérer.
Passer plus de 48 heures devant l'écran à taper, scruter, je me suicide
net-tement!
refuser tout ce qui pourrait m'aider, je m'enfonce inexorablement dans mon obstination.
Non je ne veux pas l'oublier, je ne peux pas, je ne veux pas.
Je ne pense qu'à ses mains sur mon corps, et son souffle en mon âme.
ce ne sont plus là des cantiques!
je jouis de sa présence en moi, là! au plus profond.
ne plus sortir de ce dédale orgasmatique...
tourner en rond, improductive, impropre à tout!
sauf à ma propre consommation.
Je me consume par tous les bouts!
Je m'autopiège.
Je ne veux pas être consolée.
Il y a eu un avant.
Il n'y aura jamais d'après.
Il y a des béances qu'on ne souhaite pas colmater.
Il y a des enfers dont on ne veut plus sortir.
Il y a des nuits qui rejettent toute lumière.
Je suis seule.
Je ne peux pas rester coincée dans un créneau horaire, je dois exploser le temps!
Je veux oublier jusqu'à mon nom, mes noms. Je veux retourner à l'état sauvage.
Je veux pouvoir mordre autre chose que le vent! en tendant mes bras, à l'aveugle, je finirai bien par heurter une paroi quelque part!
ou un visage
peu importe si mes doigts ne le reconnaissent pas! ou le réinventent.
ou alors le vide
Je veux entendre autre cri que celui des mouettes sur la falaise, autre murmure que le bourdonnement migrateur de l'essaim
Je ne sais plus ce que je veux ou espère.
Je suis lasse de toute chose nouvelle ou ancienne.
Je ne veux plus attendre, ni atteindre puisque nul ne m'atteint
puisqu'il ne m'atteint pas, plus, rien quoi!
Il n'existe pas, n'a jamais existé
puisque je n'existe pas pour lui
Il ne s'est rien passé, jamais
trou noir
il ne se passera plus jamais rien
quoiqu'il arrive ou advienne
je ne me rappelle de rien, de rien
je ne veux plus
je jette le couteau dans la mer
depuis la falaise
celui qui servit à
je ne veux plus le savoir
je tombe avec le couteau
vertigineux
je m'explose sur les derniers rochers
et je roule dans l'onde que je rougis à peine
je ne veux pas oublier
je ne veux pas
non
je ne veux plus pleurer
la mer entière est ma larme
comme lame
je suis vidée
mon chagrin m'a noyée
et avalée
dépecée je rends l'arme
et la vague me crache
désarticulée
Tahheyyât 11 mars 06 1h 37