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Elguijaronegro
11 mars 2006

Bribes...

entre un peu et beaucoup

entre tout et rien

entre toujours et jamais

des moments de révoltes

pendant que d'autres dorment ou rêvent

°°°000°°°

Bribes

ou l'enfer du décor

envie non pas de pleurer simplement, avec mes petits cris de bête blessée, mais de hurler.
Et quoi, merde, j'existe, je ne suis pas qu'une ombre surgie d'un blog, fugace nymphe naufragée derrière l'écran!

fuir tous ceux qui me portent le moindre intéret ou une amitié certaine.
pour aspirer à tous ceux dont manifestement je ne peux et pourrai jamais rien espérer.

Passer plus de 48 heures devant l'écran à taper, scruter, je me suicide
net-tement!

refuser tout ce qui pourrait m'aider, je m'enfonce inexorablement dans mon obstination.

Non je ne veux pas l'oublier, je ne peux pas, je ne veux pas.
Je ne pense qu'à ses mains sur mon corps, et son souffle en mon âme.

ce ne sont plus là des cantiques!
je jouis de sa présence en moi, là! au plus profond.
ne plus sortir de ce dédale orgasmatique...

tourner en rond, improductive, impropre à tout!
sauf à ma propre consommation.
Je me consume par tous les bouts!
Je m'autopiège.

Je ne veux pas être consolée.
Il y a eu un avant.
Il n'y aura jamais d'après.

Il y a des béances qu'on ne souhaite pas colmater.

Il y a des enfers dont on ne veut plus sortir.

Il y a des nuits qui rejettent toute lumière.

Je suis seule.

Je ne peux pas rester coincée dans un créneau horaire, je dois exploser le temps!

Je veux oublier jusqu'à mon nom, mes noms. Je veux retourner à l'état sauvage.

Je veux pouvoir mordre autre chose que le vent! en tendant mes bras, à l'aveugle, je finirai bien par heurter une paroi quelque part!

ou un visage

peu importe si mes doigts ne le reconnaissent pas! ou le réinventent.

ou alors le vide

Je veux entendre autre cri que celui des mouettes sur la falaise, autre murmure que le bourdonnement migrateur de l'essaim

Je ne sais plus ce que je veux ou espère.
Je suis lasse de toute chose nouvelle ou ancienne.

Je ne veux plus attendre, ni atteindre puisque nul ne m'atteint
puisqu'il ne m'atteint pas, plus, rien quoi!

Il n'existe pas, n'a jamais existé
puisque je n'existe pas pour lui

Il ne s'est rien passé, jamais

trou noir

il ne se passera plus jamais rien

quoiqu'il arrive ou advienne

je ne me rappelle de rien, de rien

je ne veux plus

je jette le couteau dans la mer

depuis la falaise

celui qui servit à

je ne veux plus le savoir

je tombe avec le couteau

vertigineux

je m'explose sur les derniers rochers
et je roule dans l'onde que je rougis à peine

je ne veux pas oublier
je ne veux pas

non

je ne veux plus pleurer

la mer entière est ma larme

comme lame

je suis vidée

mon chagrin m'a noyée

et avalée

dépecée je rends l'arme

et la vague me crache

désarticulée

Tahheyyât 11 mars 06 1h 37

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Commentaires
J
Ô combien amie Elisanne, oui, Ô combien!<br /> <br /> Oui, nous étions toutes deux, mais l'amitié, la pensée au-delà de l'espace et du temps<br /> <br /> nous rassemble<br /> <br /> serrons-nous les coudes!!!
J
il sera dans elguijaro si son auteur accepte, je ne lui ai pas encore demandé, patience!!!<br /> <br /> (qui est le "nous"? en question Nora??)<br /> <br /> bises très douces à toi Nora
D
sans le savoir nous étions l'une et l'autre dans la détresse, moi pleine d'angoisses liées à des problèmes de santé de mon mari, puis la crainte des inondations et des blessures diverses, des coups bas, des silences...<br /> tes mots de ce matin déposés chez moi sont magnifiques, je t'en remercie de tout coeur<br /> amitié fidèle et tendre, je t'embrasse<br /> Elisanne
N
"J'ai un autre poème pour toi. De moi, celui-là, je te l'envoie, Tahheyât!"<br /> <br /> Nous aussi, on aurait bien aimé lire ton poème Angèle :-(((((<br /> <br /> Amitié et bises douces Tah !
J
de penser à moi!<br /> <br /> Oui je ressemble certainement dans mon expression à mes compatriotes!<br /> <br /> Même culture, même référents, même vécu...<br /> <br /> même thèmes, même façon de livrer ce qui nous habite, même sans nous fréquenter ou nous connaître.<br /> <br /> Merci et à bientôt
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