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Elguijaronegro
11 avril 2006

Après...

Elle avançait dans le brouillard d'une nuit
dont elle ne savait plus l'origine
rescapée de la noyade
lavée, oui
saumurée
abrasée

-

elle avait entendu le nom
son Nom prononcé
malgré le fracas des vagues
sur les blocs en désordre
arrachés à la falaise

-

elle avait plongé une dernière fois
retrouver ce couteau

-
ne pas le laisser se corrompre

lavé lui aussi
de toutes ses guerres

-

elle s'était agrippée aux récifs
hissée jusqu'à la grève

-

elle avait grimpé
en s'accrochant
en se déchirant
aux genets
jusqu'au sommet

-

elle rampait
vers le phare

-

Exact, rien ne serait plus jamais pareil

-

elle avait incroyablement vieilli
elle pensait à ces légendes
au retour de marins
retenus des centaines d'années
par les fées
par les faits
par l'effet dû aux fées et aux faits
et soudain libérés

-

qui avait prononcé son nom?
Ses soeurs, non!
de cela elle était certaine
ni celui qu'elle pleurait, oh non!

-

mais quelqu'un

qu'elle n'attendait plus ou n'entendait plus...
à qui elle avait souvent tendu sourde oreille
longtemps

-

un à qui elle confierait le couteau
pour qu'il soit en de bonnes mains

-

un qui la caresserait
autrement qu'avec des mots

-

un qui n'aurait pas peur
d'aller fouiller le sable vitrifié
pour déterrer
l'étoile froide
faisant corps avec la roche agglomérée

-

un qui saurait encore découvrir
l'ombre d'une incandescence
au sein de l'astre déchu

-

un qui se contenterait
de la chaleur
d'une étoile abîmée
comme on prend avec délectation
son tiède lait de brebis
dans une tasse ébréchée
blanche
à liseré bleu indigo

-

un qui la trouverait belle
oui
et surtout là où elle est
érodée
corrodée
sculptée par les eaux

-

un qui aimerait

ses cheveux poisseux de sel
son odeur de varech
sa peau moite et luisante
ses balbutiements
de femme-poisson
qui ne sait plus chanter

-
un qui chanterait pour elle

et lui réapprendrait
la marche sur la terre ferme
par les sentiers qui courent
au-dessus de la falaise

-

juste à l'endroit
d'où elle se jeta

-

Tahheyyât

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Commentaires
J
bisous!<br /> <br /> merci!<br /> <br /> d'amitié, de soleil, gorgé de vie!<br /> <br /> loin des voies trompeuses <br /> <br /> si! Reine il y a!<br /> <br /> Reprendre les rennes (par les cornes? comme le taureau...)<br /> <br /> Bonna jornada a tota!
M
Un gros bisou plein de soleil et d'amitié !<br /> <br /> ...Des voix se lèvent et l'attirent<br /> le bercent et le nomment.<br /> Enchaîné, comment répondre ?<br /> Et pourquoi répondre ?<br /> Il sait le mirage.<br /> <br /> <br /> <br /> Naît un songe<br /> bâti d'images<br /> et de brûlures.<br /> <br /> Tissu et plis mouvants<br /> voici une femme lente<br /> nourrie de chants<br /> nourrie d'attente.<br /> Les voix trompeuses<br /> en prennent l'accent<br /> en endossent les courbes...<br /> <br /> Extrait de "Sirènes", recueil à paraître
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