Je recommence à vouloir vouloir
Le matin, que de difficultés à me lever, me préparer!
Je dois me faire violence, remettre en branle la force de vouloir.
Tant que je suis debout, tout est encore possible, voilà pourquoi très souvent je ne vais pas me coucher, je me sens vivante, en pleine possession de mes moyens, pourquoi aller mettre en l'air tout ça, je n'arriverai pas à me relever même après une bonne nuit de repos! De plus, la nuit, un régal, tout est calme, on peut rêver éveillé, écrire, composer, dessiner, à son aise.
L'immobilité couchée de la nuit ou du petit matin me "rouille", me contracte, bloque parfois ma circulation, je ne sens plus mes bras ou mes jambes.
Mardi matin, je devais partir seule, tôt, pour accomplir une formalité administrative périodique. Djam est absent, il faut que j'arrive à me débrouiller seule.
Lundi, j'avais décidé de débarrasser mon ex-bureau, pour y installer mon atelier de graphisme. J'ai donc déménagé pas mal d'objets, linges, bagages vers un autre lieu provisoirement, et commencé un brin de ménage avec l'aide de mon mari. Le mouvement engendre le mouvement, et l'aspect dégagé de la pièce donne le moral! Veiller à ne pas trop l'encombrer à présent, et à ranger tout ce qui a été déplacé bien entendu! J'ai installé également un vélo d'appartement que l'on vient de me prêter, j'ai 4 semaines pour "parfaire" ma silhouette en vue d'un évènement important, et comme je suis coquette...Une heure de vélo par jour qu'il a dit le toubib! on verra, en tous cas, un peu chaque jour, plus d'une demi-heure, c'est la régularité qui compte. (je suis en surcharge pondérale à force de stationner assise devant les écrans...)
Je me lève plus vite que d'habitude, la vie m'attend, les nouvelles perspectives, le combat contre la mauvaise graisse, les formalités que je repousse de jour en jour! Il fait beau, aucune raison d'avoir du vague à l'âme, je me prends à sourire devant le photocopieur, je boucle mes lettres avec célérité et précision, je téléphone, je saute dans mon véhicule, trajet sans encombre, respect des limites de vitesse et des priorités.
Bonjours échangés avec le sourire. Je dépose mon dossier. Ah, j'aperçois une silhouette qui me rappelle bien des choses et des gens, une personne en particulier "Je n'ai pas l'honneur de vous connaître..." Non, non, présentations réciproques (ce n'est pas le "fantome" de la personne présumée, mais son successeur! étonnant)
Je sors du bureau et fonds en larmes comme d'hab, mais moins longtemps qu'à l'accoutumée, quelques minutes à peine, coup d'oeil dans le rétro, je n'ai pas grand air! Non, je ne peux plus me situer dans ce contexte, c'était ma vie "d'avant", il y a un jour une fin à tout!
Je ne fais pratiquement plus partie "de la maison", il faut que je l'accepte, et que la vie continue ou reprenne, j'ai ENVIE! (sacré désir!)
Trajet de retour vite accompli, je croise une jeune retraitée de mon entourage (une boulangère qui vient de vendre son fournil et sa boutique), sourires lumineux croisés. D'autres portes s'ouvriront, sans doute. Les contacts humains me manquent. Je vais y penser, chemin va se faire, je suis sûre.
On ne remonte pas d'enfer en quelques secondes, pour moi la remontée a commencé il y a quelques années déjà. Patience et espérance!
Journal de Tah 2 Mai 06 (le matin)
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