Le SLAM poésie improvisée, joute (voir aussi bertsularis basques)
Le slam de poésie est né, en 1984, de la volonté de Mark Smith poète américain de désacraliser la poésie, de permettre l’expression de la diversité de ses approches, de faire participer le public pour susciter chez lui un intérêt durable à cet art.
Bien sûr que cela s’appuie sur les premiers chanteurs de blues, les cueilleurs de coton qui chantaient sans instrument, les colporteurs de bonnes et mauvaises nouvelles, les troubadours, les harangueurs de foires, les chansonniers, les improvisateurs de tous pays, les psalmodieurs…
Mais pour susciter un engouement durable, Smith a imaginé l’organisation de tournois de poésie (slam vient de slam=qui claque…mots qui claquent mais est aussi la contraction de schlem=tournoi).
Ces joutes de poésie (et non pas duels car il n’y a jamais deux poètes qui se mesurent mais bien plus…) sont organisées ainsi : gratuité de la soirée, inscription auprès de l’animateur ou slamaster, texte perso, pas d’instrument de musique, pas de déguisement, pas d’accessoire, tirage au sort pour le passage, pas plus de 3mn, jury déterminé dans la salle, pénalités quand il y a dépassement du temps…les poètes qui ont recueilli le plus de suffrages repassent au deuxième tour dans les mêmes conditions…et particularité française : un texte dit=un verre offert mais plusieurs textes dits=un verre offert (le lieu qui accueille engage donc sa participation au slam de poésie en offrant les boissons (attention…c’est parfois du thé !…) que ce soit un bar, une association…
Le public est invité à influencer le jury mais le jury est invité à ne pas se laisser influencer par le public…en fait c’est une joyeuse fête à la poésie à chaque fois durant laquelle on invite les participants à exprimer leur passion en toute convivialité…
La règle des 3mn est là pour qu’un maximum de poètes puissent s’exprimer et qu’il y ait la confrontation d’un maximum de styles, de thèmes, d’âges, d’origines culturelles…on peut ainsi entendre des textes en prose, en rap, en alexandrins, … psalmodiés, murmurés, hurlés, susurrés, dits…en verlan, en argo, en langue du 18ème, en langage de tous les jours…des textes longs ou courts, des haïkus…
Le jury étant aléatoire, les poètes couronnés d’un jour ne le sont plus le lendemain …on a donc pas le temps de se « prendre la grosse tête ».
En France, on organise des slams de poésie (tournois) ou des scènes ouvertes (sans jury) qui parfois font cohabiter poésie et autre forme d’expression.
Le film slam a mis en lumière le slam de poésie tel qu’il se pratique en France depuis 1988, que ce soit les tournois qui peuvent conduire au Grand Slam National organisé par la FFDSP, rassemblant les poètes sélectionnés par les scènes locales de tout la France, les tournois régionaux ou locaux non affiliés à la FFDSP, ou les scènes ouvertes , qu’elles existent en région parisienne, dans les villes de province ou dans les régions plus rurales.
Ces scènes sont organisées dans les bars, dans des mjc, dans des locaux d’associations (emmaüs, accueil de sans-abri,…), des entreprises, des hôpitaux, des prisons…parfois à la suite d’ateliers d’écriture…
Une des caractéristiques de ce mouvement c’est aussi d’être un mouvement social de partage et de nombreux poètes s’engagent pour rendre cette forme d’expression accessible au plus grand nombre gratuitement
L’évènement « Grand Corps Malade » est un dérivé du slam de poésie. GCM est un poète qui s’investit depuis longtemps sur le terrain et continue à le faire si ses impératifs de tournée le lui permettent. Il a décidé de monnayer son expression. C’est son choix.[...]
Grand Corps Malade
Vidéo envoyée par bradfm
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Taratata Grand-Corps-Malade Bonus
Vidéo envoyée par Greuuuh
Grand Corps Malade - Les voyages
Vidéo envoyée par SouCaline
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Grand corps malade - Les voyages
Vidéo envoyée par Xiou
Il ne faudrait pas croire que le slam de poésie se résume à sa forme de texte, d’écriture, ses thèmes, sa voix, son élocution, sa gestuelle…
Je vous engage donc, pour découvrir le slam de poésie à aller assister à une scène ouverte et à un tournoi.
Pour moi, le tournoi est stimulant pour se renouveler dans l’écriture. Il y a un aspect performance qui donne de l’énergie à la poésie. Cela pousse à l’originalité. Cela satisfait le narcissisme bien commun sans que cela soit exagéré. Cela incite le public à prendre parti et fait qu’il peut aussi être pris à parti.
L’engouement pour le slam via les médias qui ont senti le bon filon, fait que nombre de bars se précipitent pour ouvrir leur lieu aux scènes ouvertes et que la multiplicité des scènes ouvertes risquent de conduire le public à très vite devenir consommateur béat …[...]
LIENS
Des sites pour en savoir plus :
http://www.ffdsp.com/
voir la FAQ notamment et le compte rendu des scènes de sélection pour le Grand Slam National
ce blog qui est très ouvert :
http://sylvainkimouss.canalblog.com/archives/2006/11/index.html
avec dans les dernières notes des vidéos sur des scènes parisiennes qui donneront une idée des textes déclamés et de la performance…
ce site du sud-est :
http://polysemiques.com/historique.htm
voir l’historique
ce site local :
http://polysemiques.com/historique.htm
ce site parisien :
http://www.slameur.com/index3.html
extraits d'un commentaire sur: source
NDLR ELGUIJARO: Au pays basque, nous avons aussi des joutes ou tournois poétiques traditionnels les BERSTULARI