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Elguijaronegro
10 novembre 2006

Soif du livre en Algérie

source:
LE MONDE DES LIVRES | 09.11.06 | 12h18 


T raditionnellement c'est à la mi-septembre que se tient le Salon international du livre d'Alger (SILA). Cette année, en raison du ramadan, les organisateurs ont décidé de repousser la manifestation à la fin octobre (du 30 octobre au 10 novembre). Un changement de date heureux pour beaucoup de professionnels puisqu'il évite, outre les chaleurs de septembre, la rentrée scolaire, période lourde financièrement pour les familles. Celles-ci n'ont d'ailleurs pas manqué de venir en nombre dès les premiers jours, grâce à un long week-end de trois jours où l'on célébrait, sur fond de chants patriotiques, le 52e anniversaire de l'Appel de l'indépendance.

"Pour cette édition, explique Ahmed Boucenna, président du comité d'organisation, nous avons augmenté la superficie à 10 500 m2 contre 8 500 m2 afin d'accueillir davantage d'exposants." De 660 en 2005, le nombre d'exposants est passé à près de 700, originaires de 23 pays, parmi lesquels trois nouveaux venus : le Venezuela, l'Iran et l'Italie. L'Egypte et le Liban, côté arabophone, la France et la Belgique, côté francophone, se taillaient la part du lion. Quant à l'Algérie, avec 120 exposants, elle avait doublé son nombre de participants.

Cette extension n'allait pas sans quelques grincements de dents. "A l'heure où ailleurs la durée des salons est raccourcie, celle du Salon d'Alger est rallongée en dépit du bon sens, s'irrite Selma Hellal, codirectrice avec Sofiane Hadjaj de Barzakh, une dynamique maison d'édition qui promeut la jeune littérature algérienne. C'est sans doute une concession faite aux éditeurs et grossistes arabes qui voient dans le marché algérien une aubaine et viennent avec de fortes cargaisons. C'est une foire plutôt qu'un salon dans le sens où l'on vend de la marchandise plutôt que des droits."

Abdallah Benadouda, responsable éditorial des éditions Chihab, va plus loin : "Lorsque la manifestation a repris en 2000, l'objectif était d'en faire un salon professionnel. Or il prend de plus en plus une tournure commerciale." Et de stigmatiser avec d'autres la division opérée depuis deux ans entre les arabophones, réunis dans le pavillon A, de loin le plus important, et les francophones et les éditeurs étrangers, regroupés dans le pavillon C. "Nous avons essayé tous les systèmes, se défend Ahmed Boucenna, et finalement celui qui s'est imposé est la segmentation commerciale pour répondre aux attentes du public."

A "Kaboul", comme certains surnomment le pavillon A, étaient installés le stand de l'Arabie saoudite - qui distribuait des corans gratuitement le soir de l'inauguration - ainsi que certains éditeurs arabes - tels le Libanais Farabi (où l'on trouve les romans traduits de Jacques-Pierre Amette ou de Joseph Roth), l'Egyptien Dar al-Shorouq (Mahfouz, Ghitany...) ou encore Casbah, numéro un de l'édition en Algérie.

Passés ces grands de l'édition arabe, les présentoirs cèdent la place aux montagnes de cartons de cigarettes remplis de livres religieux... Des ouvrages qui, pour la première fois cette année, ont fait l'objet d'un contrôle par le ministère des affaires religieuses afin d'exclure tout livre ayant un caractère violent ou à tendance "djihadiste".

Au pavillon C, rares sont les piles de livres posées sur le sol. Sauf dans le stand d'Omega international (distributeur exclusif de Larousse) où, autour des pyramides de dictionnaires harmonieusement dressées, se presse un public jeune. "Le marché du livre est en forte progression, comme mon chiffre d'affaires, à deux chiffres", précise en souriant le directeur d'Omega qui, outre Larousse, propose des ouvrages à prix réduit des PUF, de Dunod, Dalloz, Masson ou Armand Colin. "Mais il reste une Bastille à prendre, celle du livre scolaire, toujours aux mains de l'Etat." Si une part des éditeurs français sont regroupés sur le stand du BIEF, d'autres comme Flammarion font stand à part. On y trouve des nouveautés comme Rendez-vous de Christine Angot ou Julien Parme de Florian Zeller. Chez Gallimard, on a souffert de retards de livraison. Conséquence, le public algérois ne devrait découvrir Les Bienveillantes, de Jonathan Littell, Goncourt 2006, que le 8 novembre.

MOBILISER LES PROFESSIONNELS

De problème d'importation, il en était question aussi chez l'Inas, un libraire et éditeur algérien de livres d'art et de patrimoine. Un appel y était placardé, destiné à mobiliser les professionnels du livre contre la loi qui limite les autorisations d'importation aux sociétés ayant un capital de 20 millions de dinars (environ 18 millions d'euros), contre 300 000 auparavant (260 000 euros). Cet appel concernait également le réseau des 80 librairies d'Etat privatisées en 2000 et aujourd'hui en péril.

"Je suis partagé entre la révolte de voir disparaître une bonne part de ces librairies et l'espoir depuis le rachat de la Librairie du tiers-monde par Casbah. A terme, nous allons assister à une véritable recomposition du paysage", explique Abdallah Benadouda. Un espoir que semblent partager d'autres professionnels qui attendent la loi-cadre sur le livre, prévue pour dans quelques mois, et le lancement d'"Alger, capitale culturelle du monde arabe 2007". Dans cette perspective, explique Radia Abed, présidente du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) et patronne des éditions Sédia, le ministère de la culture a reconduit le système d'aide qui avait prévalu en 2003, lors de l'Année de l'Algérie en France. 1 500 exemplaires des 560 titres retenus par la commission du livre ont été pré-achetés. Radia Abed estime avoir été "censurée" - cinq de ses titres n'ont pas été retenus, parmi lesquels L'Attentat de Yasmina Khadra, grande vedette de ce Salon (L'Ecrivain, un autre de ses romans, figure sur la liste). Pour autant, elle se réjouit de l'engagement de l'Etat qui va ainsi "soutenir l'édition et permettre la création de nouvelles maisons".

Christine Rousseau


Le Monde
Article paru dans l'édition du 10.11.06

lien


(NDLR: double RECTIFICATIF

à la demande de Monsieur Mohamed Guerfi:

je tiens à vous signaler que Mme Radia Abed n'est pas la présidente du syndicat national de livres (S N L) c'est monsieur Mohamed Tahar Guerfi qui en le président .

Merci de bien vouloir rectifier

Salutations et bravo pour votre site

Posté par guerfi mohamed, 15 janvier 2007 à 09:39

Réponse:

Salam, Azul, Mohamed,

merci de me l'avoir signalé, je mets un rectificatif sous l'article (qui n'est pas de moi mais de Christine Rousseau, et tiré de LE MONDE)
et que je n'ai pas le droit de corriger!

Vous savez c'est fréquemment que j'ai constaté de la part des journalistes des erreurs et interversions concernant des personnes connues ou des membres de ma famille!

je fais donc le nécessaire.

Amicalement et sincèrement à vous
Tahheyyât Sbah

en effet Mme Radia Abed est  responsable de la maison d’édition Sédia et présidente du Syndicat professionnel du livre (SPL)

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Commentaires
K
le rapport avec le sujet de la note svp?<br /> avec la soif du livre en Algérie votre précédent com avec de la pub perso pour un espace proposant certains ouvrages ne parlant pas de l'Algérie
S
http://success-happiness-taibi.blogspot.com/
J
merci de me l'avoir signalé, je mets un rectificatif sous l'article (qui n'est pas de moi mais de Christine Rousseau, et tiré de LE MONDE)<br /> et que je n'ai pas le droit de corriger!<br /> <br /> Vous savez c'est fréquemment que j'ai constaté de la part des journalistes des erreurs et interversions concernant des personnes connues ou des membres de ma famille!<br /> <br /> je fais donc le nécessaire et regarde si je n'ai pas mis le même azrticle sur zighcult ^pour effectuer également la correction nécessaire.<br /> <br /> Amicalement et sincèrement à vous<br /> Tahheyyât Sbah
G
je tiens à vous signaler que Mme Radia Abed n'est pas la présidente du syndicat national de livres (S N L) c'est monsieur Mohamed Tahar Guerfi qui en le président . Merci de bien vouloir rectifier<br /> <br /> Salutations et bravo pour votre site
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