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Elguijaronegro
8 décembre 2006

« Pour un tribunal de la violence à l’encontre des femmes »

Féminisme . Suzy Rojtman, animatrice du Collectif national droits des femmes, revient sur le colloque de samedi sur la domination masculine.

Quel était l’objectif du colloque sur la loi-cadre contre les violences faites aux femmes ?

Suzy Rojtman. Nous entendions avec ce colloque populariser la proposition de loi-cadre contre les violences faites aux femmes que le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) a écrite (1), montrer son importance, tout en établissant une synthèse de l’état des violences en France depuis 1972. Nous voulions également souligner que les partis politiques de gauche, l’une des composantes du CNDF, étaient bien sûr la même ligne que l’ensemble des membres de notre collectif sur justement cette loi-cadre. Ce colloque a rassemblé des philosophes, des sociologues, des juristes, des travailleurs sociaux, des militants et des politiques. Nous avons eu une forte participation, pas uniquement de féministes, ce qui est un signe d’élargissement de notre combat.

Quelle est la philosophie générale de cette proposition de loi-cadre ?

Suzy Rojtman. Nous sommes parties du constat que nous avons trente-quatre ans de lutte dans ce domaine, que les lois certes existent, mais qu’elles sont incomplètes et, de plus, mal appliquées. Surtout, elles portent uniquement sur la répression. Notre projet insiste sur le volet prévention. L’assistance et la protection des victimes sont bien entendu mises en avant. Parmi les mesures phares, nous voulons que soit créé, comme en Espagne, un tribunal de la violence à l’encontre des femmes, qui a des compétences à la fois pénales et civiles. Un juge de la violence à l’égard des femmes devra siéger dans chaque tribunal. En matière pénale, il devra posséder les mêmes pouvoirs que le juge d’instruction et devra délivrer l’ordonnance de protection.

Comment cette loi-cadre peut-elle voir le jour ?

Suzy Rojtman. Nous allons reprendre contact avec les partis qui ont travaillé avec nous cette proposition de loi-cadre. Nous solliciterons également Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Parité. Nous sommes bien conscientes que ce texte ne peut être discuté au Parlement avant l’élection présidentielle. Mais nous allons interpeller les candidats, les délégations des droits des femmes de l’Assemblée et du Sénat et faire un tour des meetings dans les régions pour populariser notre loi-cadre.

(1) Contre les violences faites aux femmes, une loi-cadre ! Collectif national pour les droits des femmes. Éditions Sylleps.

Propos recueillis par Mina Kaci

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